l'humeur en vrac
C’est une bouteille qui lui saigne la main
Aussi vide que pleine, à moitié consommée
D’avant en arrière, piquée par son venin
Triste rage de ne pas être l’Aimée.
Une musique entraînante pour éviter de penser
C’est la fête ce soir, besoin d’une java illusoire
Autant les sons la pénètrent en aiguilles à tricoter
Que le fard kaléidoscopique se trame en encensoir
Les hommes toisent alors son étourdissement
Gambergent du fond d’un esprit sans esprit
C’est une proie au facile déhanchement
Mais leur superbe est blessée, repartent-ils déconfits…
Elle allume des feux presque par mégarde
Absorbée, sans savoir comment les éteindre
Elle refuse de voir les œillades qui s’attardent
Et se délecte d’une rasade pour ne rien craindre
Comme un affranchissement
De son mal incarné,
Plus de retenue aux percussions sans leurre
La nuit se moque de la bonne société
Elle ne désire que l’alcool de serpent
Comme une morsure à ceux qui l’ont rejetée
Sérum en main, magie noire aux dons provocateurs.
Le plongeon matinal au coeur des bulles d’un coca rongeur
Un sourire incertain, acolyte incontournable de ses cernes
La tendre femme de jour à contre-jour, modeste blondeur
Se retrouve à forte tonalité au fond d’une taverne
Méditant sur l’épée la transperçant sans douleur
Trop de mal à y croire, un chevalier des Temps Modernes
Trop de mal, se prépare à un autre mezcal ravageur.
Ecrit par Alice Duval - Juillet 2001